Breton a tenté d’adopter ce mode de création littéraire qui consiste de libérer sa pensée au moment d’écrire. Ecrire tout ce qui parvient de lui-même sur le papier, sans aucune manière de dicter provenant de l’esprit, donner libre cours à ce qui affleure à la surface de l’esprit, sans tentative de le guider afin d’obtenir un texte cohérent ou agencer les mots de telle sorte à obtenir une structure de phrase syntaxiquement correcte. Toutefois, ces mots couchés sur la feuille blanche ne naissent pas du néant, car la personne qui pratique ce type d’exercice a sa propre histoire, sa culture et tout ce qui est emmagasiné en son inconscient, alors, les mots qui vont surgir vont provenir inévitablement d’un acquis antérieur qu’il sera impossible de freiner. Bien que ce soit Breton qui ait utilisé l’écriture automatique, notamment dans son essai “les champs magnétiques” qu’il a élaboré en collaboration avec Soupault, ce type d’écriture a déjà existé plus tôt. Ce type d’écriture veut faire parler l’inconscient avant que le sur-moi ne survienne pour arranger d’une manière logique ce qui a été écrit impulsivement sans contrainte de n’importe quel ordre qu’il soit.